Les travailleurs indépendants (TI) occupant des postes dans le secteur de la construction et de l’immobilier se trouvent en première ligne face à des défis croissants, tant sur le plan personnel que financier. Avec près de 13,4 % des 4,6 millions de TI recensés en France en fin d’année 2023, cette catégorie professionnelle subit des pressions intenses, exacerbées par l’inflation et une stagnation des revenus. Alors que la croissance des effectifs montre des signes de ralentissement, le niveau de vie de ces professionnels semble également se détériorer, posant des questions cruciales sur leur pérennité et leur bien-être au travail.
Enfin 2023, près de 4,6 millions de travailleurs indépendants (TI) étaient recensés en France, avec une proportion significative de 13,4% exerçant dans les métiers de la construction et de l’immobilier. Toutefois, cette profession fait face à diverses pressions personnelles et financières qui impactent leur niveau de vie et leur capacité de travail. Les dernières données publiées par l’Urssaf indiquent une croissance des effectifs en ralentissement et une baisse des revenus, exacerbées par l’inflation, ce qui compromet la pérennité de ces indépendants. Cet article explore les défis spécifiques auxquels sont confrontés les travailleurs indépendants dans ces secteurs critiques.
Une Augmentation des Effectifs en Berne
Le secteur du bâtiment continue de compter un nombre considérable de travailleurs indépendants, même si leur proportion diminue progressivement. Selon les chiffres de l’Urssaf, plus d’un travailleur indépendant sur dix exerce dans la construction, ce qui équivaut à environ 481.000 TI. Parmi eux, une large majorité, soit environ 55%, se classe en tant qu’auto-entrepreneurs.
La structure des effectifs du bâtiment révèle que les professionnels du gros œuvre rassemblent 154.500 TI, tandis que le secteur des travaux d’installation en compte 134.800 TI et les travaux de finition en regroupent 192.500 TI. Cependant, ces chiffres cachent une tendance à la baisse de la croissance, qui est tombée respectivement à 3,7%, 4,2% et 3,4% en 2023, contrastant avec des hausses supérieures les années précédentes.
L’Inflation Impose des Défis Financiers
Malheureusement, la montée des effectifs n’a pas été accompagnée d’une amélioration des revenus. Bien que le revenu moyen des auto-entrepreneurs ait augmenté de 1,6% en 2023, cette hausse devient insignifiante lorsqu’on prend en compte l’inflation, entraînant un recul de -3,1% en euros constants. Les travailleurs indépendants classiques voient également leurs revenus diminuer, se chiffrant à -5,2% selon les dernières statistiques de 2022.
Dans le secteur de la construction, les travailleurs indépendants classiques voient leur revenu moyen se situer autour de 33.021 euros pour le gros œuvre, 33.976 euros pour les travaux d’installation et 31.193 euros pour les travaux de finition. Les auto-entrepreneurs ne sont pas épargnés non plus, puisque leur revenu moyen a également subi une baisse significative, atteignant 10.106 euros, 10.756 euros, et 10.421 euros respectivement pour les mêmes catégories.
La Polyactivité comme Réponse aux Pressions Tendant
Face à cette situation économique difficile, de nombreux travailleurs indépendants se tournent vers la polyactivité, acceptant des contrats salariés en complément de leur activité principale. Les données de l’Urssaf montrent une progression des polyactifs, avec 6,7% des TI et 10% des AE du gros œuvre se livrant à plusieurs activités. Cela représente un choix stratégique pour s’adapter à la baisse des revenus et à l’incertitude économique. Pour les travaux d’installation, ces chiffres atteignent 5,2% et 16,4%, tandis que pour ceux de finition, 4,6% et 9,5%. Cela démontre une volonté de diversification pour sécuriser les revenus.
Un Secteur Immobilier Impacté par la Conjoncture Économique
Le secteur des activités immobilières a aussi souffert en 2023, tant sur le plan des effectifs que des revenus. Fin 2023, il comptait environ 131.900 TI, dont environ 66.800 TI classiques et 65.100 AE. L’augmentation des effectifs a été de seulement 3,3%, en forte baisse par rapport aux 7,4% de l’année précédente.
Concernant les revenus, la situation est critique. Pour les TI classiques, le revenu moyen s’établit à 37.734 euros, marquant une baisse de 8,6% en euros constants par rapport à l’année précédente. Les auto-entrepreneurs ont subi une chute encore plus marquée, avec une diminution de 16,6%, pour un revenu moyen de 11.921 euros.
Cette précarité financière explique en grande partie pourquoi le secteur immobilier affiche une proportion élevée de polyactifs, atteignant 17,1% des TI classiques et 21,2% des AE. La nécessité de diversifier les sources de revenus devient imperative dans un environnement économique fragile.
En définitive, la réserve croissante de travailleurs indépendants, notamment dans la construction et l’immobilier, fait écho à des défis d’une ampleur variable, impliquant des pressions économiques et personnelles qui mettent à mal leur niveau de vie et leur sécurité professionnelle.
